3 mois après les attentats…

Ce mercredi matin, le Président de l’Assemblée nationale remet au Président de la République le rapport de la mission de réflexion « engagement citoyen et appartenance républicaine » ; une mission à laquelle j’ai participé avec des députés de la majorité et de l’opposition, mise en place à la suite des attentats de janvier, pour tenter de renforcer le lien civique, entre les Français et la nation, singulièrement des jeunes Français avec leur pays. Une 50aine de propositions ont été listées. Elles ont été soumises à la sagacité d’un panel de citoyens jeudi dernier. Pour moi, les propositions à retenir devront être celles qui répondent le mieux à 2 questions essentielles : comment faire partager concrètement les valeurs républicaines ; comment faire vivre ensemble, pendant un temps donné, des jeunes de toutes origines, dans un projet commun, autrement dit, quel « brassage républicain » ?

A écouter les nombreux témoignages, il serait urgent de faire évoluer les dispositifs existants à commencer par les cours d’instruction civique dispensés à l’école, au collège et au lycée. Mais il faudrait également totalement revoir la JDC (la journée de défense citoyenne), revisiter la « réserve militaire », ou encore rendre accessible à toutes et tous le dispositif « service civique ». Faire évoluer les dispositifs, certains d’entre nous l’avons proposé, en déposant des propositions de loi : instaurer une journée nationale du civisme (Philippe Meunier), créer un parcours de la citoyenneté, du civisme et de l’esprit de défense (Jean-Jacques Guillet), créer un service national citoyen obligatoire (Xavier Bertrand, Yves Foulon) ou à tout le moins rendre obligatoire le service civique (Patrick Hetzel). J’ai personnellement proposé de créer une journée de découverte civique pour les lycéens et les apprentis afin de susciter le désir de s’engager. Et si l’on commençait par débattre au Parlement de ces propositions ? Sur le service civique, l’objectif du Président de la République était de 100000 jeunes ! Le gouvernement a même annoncé un « droit au service civique » à compter du 1er juin 2015. Cela suppose d’accepter de revoir les conditions de durée, d’indemnisation et d’accompagnement qui font aujourd’hui le succès du service civique pour en faire profiter un maximum de jeunes. Cela suppose aussi d’en faire une priorité budgétaire. Puissent à partir de demain les propositions qui vont dans le bon sens, ne pas rester au stade des bonnes intentions.