Patrimoine : ma déclaration…

Publié le 10 avril 2013 dans

Quel regard portez-vous sur les affaires qui éclaboussent le PS ?
Un Ministre de la République, et non des moindres, a fraudé et menti. Le Président, son Premier Ministre, son Ministre de l’économie, nient être au courant, fuient les questions de la représentation nationale et hésitent à accepter la création d’une commission d’enquête demandée par les députés de l’opposition, Ump et Udi. Après l’affaire DSK, les révélations sur le trésorier de la campagne du candidat Hollande, sans parler des poursuites judiciaires dont font l’objet des élus membres du Parti socialiste, cela commence à faire beaucoup, pas même un an après la prise de fonction de Monsieur « Moi Président »… qui ose se draper des habits de « père la vertu » pour réclamer une « moralisation » de la vie politique !

Quelles conséquences cela provoque-t-il ?
Un climat détestable et la porte ouverte à tous les excès. On savait que la meilleure défense, c’est l’attaque, mais il fallait oser jeter le discrédit sur l’ensemble de ce que d’aucuns appellent « la classe politique », comme s’il s’agissait d’une caste ! Que les responsables coupables parlent pour eux, mais de grâce, qu’ils n’entrainent pas dans leurs dérives voire leur chute, ceux et celles qui, dans leur immense majorité, à droite comme à gauche, font honnêtement leur travail d’élu(e)s…

Etes-vous d’accord pour qu’il y ait plus de transparence ?
Oui. Notre démocratie doit gagner en transparence. Après chaque « scandale », l’opinion publique réagit légitimement « à chaud » et le Parlement fait évoluer la règle de droit « à froid ». C’est ce qu’il convient d’engager aujourd’hui : rediscuter des règles à respecter par tous, les acter et sanctionner quand elles ne sont pas respectées. Des propositions de parlementaires, de différentes sensibilités politiques, existent. Le Président de la République et le Premier Ministre, discrédités, annoncent un projet de loi Débattons-en.

Les parlementaires doivent-ils rendre public leur patrimoine ?
S’agissant des députés, nous sommes aujourd’hui soumis à une déclaration en début et fin de mandat, transmise à la Commission pour la transparence financière de la vie politique et au déontologue de l’Assemblée nationale ; dans le but, le cas échéant, de traquer l’enrichissement personnel illégal. Faut-il aller plus loin ? Sans aucun doute, notamment sur ce qu’on entend par « patrimoine », la vérification de nos déclarations, les possibles conflits d’intérêts, les sanctions, par exemple en cas de mensonge, voire de délit de parjure !… Oui à la transparence, après en avoir débattu, et dans le respect de la vie privée dû à chacun ! Si nous décidions collectivement que les parlementaires doivent publier leur patrimoine, je m’y soumettrai bien volontiers, comme les autres…

Pourquoi attendez-vous que ce soit obligatoire ?
Dans la crise économique, sociale et désormais morale que nous traversons, je ne pense pas, et ne suis pas la seule, qu’il faille en rajouter ! Certains de mes collègues ont publié des informations sur leur patrimoine. C’est parfaitement leur droit et je le respecte. Mais j’observe que les médias et les réseaux sociaux s’emballent, en demandent toujours plus et se déchainent pour douter de la sincérité de leurs déclarations. Le résultat est immuable. Populisme, démagogie = montée des extrêmes. Alors je me pose une question : à qui profite le crime ?

Allez-vous prendre personnellement des initiatives ?
Oui. J’aimerais travailler à faire évoluer le statut de l’élu. Avec le débat sur le cumul des mandats, la modification des modes de scrutin,… c’est plus que jamais d’actualité. La réunion que j’organise ce 12 avril avec les élus de ma circonscription arrive fort à propos ! L’idée de travailler sur le sujet m’a été soufflée par les élues que j’avais réunies le 8 mars, à l’occasion de la journée de la femme à Retiers. L’objectif est, au-delà des constats, d’élaborer des propositions concrètes, notamment pour améliorer la représentativité de la société dans les responsabilités électives.

Et à l’Assemblée nationale ?
Nous prendrons toute notre part dans le débat parlementaire sur le texte qui sera présenté le 24 avril au Conseil des Ministres. Mais en attendant, j’aimerais vraiment que le Gouvernement se concentre sur l’essentiel, la lutte contre le chômage. Avec près de 1200 chômeurs de plus chaque jour, il est urgent de changer de cap ! Et je m’inquiète de la cacophonie qui règne à gauche, entre ceux qui ont compris la nécessité de maîtriser la dépense publique, gage de compétitivité et donc de croissance, et ceux qui appellent à relâcher les efforts. Irresponsable.

  • Eric Gendreau dit :

    1/ « Moraliser » sous entend l’immoralité des élus et des politiques et faire d’un cas de menteur public et de parjure une généralité est un coup bas porté à la Démocratie.
    2/ M. Hollande considère que les 50% de français qui ont votés pour lui ont acceptés d’un bloc l’ensemble de son programme comme un monolithe, sans nuance. Ne pas consulter le peuple sur un tel point est très arrogant et témoigne d’un certain mépris à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme lui (mais on savait qu’au PS le dogme fait loi).
    3/ Je suis pour le mariage pour tous. Certain que tous les citoyens d’une grande République doivent avoir les mêmes droits indépendamment de leur inclination sexuelle. Je suis aussi pour la PMA et la GPA. Par ailleurs je suis pour l’IVG, contre l’euthanasie et le suicide assisté.
    4/Concernant le patrimoine, je suis partagé, je pense qu’une évaluation globale des actifs serait suffisante sans aller jusqu’à la voiture ou la résidence secondaire. Ce qui me semble important serait d’obtenir une déclaration sur l’honneur des actifs détenus à l’étranger et de graduer des sanction pour fausse déclaration sur l’honneur d’un élu de la République.
    Bonne journée…

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