Non à la banalisation de l’IVG, non à la caricature
Publié le 23 janvier 2014 dansAu détour d’une loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes, des députés socialistes ont introduit un amendement remettant en cause les attendus de la loi Veil, ouvrant droit à l’IVG et donc à son remboursement, loi à laquelle j’adhère sans réserve ! Hostile à la banalisation de l’IVG, je fais partie des députés qui ont souhaité interpeler et débattre « au fond » mais certainement pas être caricaturés ! Avons-nous encore la liberté dans notre pays de poser des questions sans subir les foudres de la dictature de la pensée unique ? Pourquoi le nombre d’IVG ne recule pas en France, y compris chez les mineures ; les femmes, voire les couples, sont-ils accompagnés comme il se doit s’ils décident, et c’est aujourd’hui leur droit, de recourir à l’IVG ; consacrons-nous suffisamment de moyens à la prévention tant l’acte est douloureux pour les femmes et assurément pas anodin. Pour mémoire, la loi égalité hommes-femmes a d’abord été examinée au Sénat,… sans cet amendement socialiste. Pourquoi a t-il alors été introduit pour l’examen à l’Assemblée ? Un sujet aussi grave mérite-t-il tel « catimini » ? Là encore, est il permis de poser la question ? Juste poser la question… Merci…
Nous sommes tous hostiles à la banalisation de l’IVG, comme nous sommes tous hostiles à l’opération qui consiste à traiter une appendicite. Mais conditionner son application, en maintenant une condition aussi factice que jugeante est une hyppocrisie, et une arrogance indigne 40ans après la Loi Veil. Le nombre d’IVG ne baisse pas parce que la prévention et l’éducation auprès des jeunes reculent dans les écoles. Tant qu’on se cachera les yeux en rosissant de honte dès que les mots « éducation sexuelle » sont abordés, on ne pourra que recourir à cette solution douloureuse – là on est bien d’accord. Que sont devenus les planning familiaux ? Ces organismes ne sont pas le lieu de cours d’initiation à la débauche, mais souvent l’ultime refuge de jeunes femmes qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Cordialement. Laurent Lefeuvre
Mme la députée
si les moyens manquent c’est bien sûr pour tout ce qui relève de l’information sur la contraception, centre de planification, planning familial etc. mais ce qui est alarmant aussi ce sont les fermetures de centres IVG, le nombre insuffisant de médecins volontaires qui ne font pas jouer leur clause de conscience, ainsi à Vitré, savez vous si on peut se rendre aujourd’hui à l’hôpital pour une IVG, ou faut il encore se rendre à Rennes ? car cela a été le cas durant longtemps. Il est de plus en plus difficile d’accéder à ce droit parce que les obstacles de fait sont nombreux
et face à ces difficultés, paradoxalement vous avez pris aussi position publiquement en séance du conseil général contre la pratique des IVG médicamenteuse dans les centres de planification,
http://www.ouest-france.fr/ille-et-vilaine-la-session-du-conseil-general-en-direct-185278
la droite a t-elle donné dans le passé les moyens nécessaires ? non, il est facile aujourd’hui de dire qu’il faut davantage de prévention
Bonsoir Monsieur Tortelier et merci de ces échanges. Manifestement, nous partageons l’idée qu’il faut conforter l’information et je m’en réjouis. C’est la raison pour laquelle j’ai salué le travail de l’ensemble des professionnels, dont ceux du CDAS de Vitré, qui se sont beaucoup impliqués dans la réussite des 2 éditions de « Printemps Santé ». Pour ce qui concerne l’hôpital de Vitré, vous avez raison. Il y a eu une période où les IVG n’étaient plus pratiqués. Je crois savoir qu’ils le sont de nouveau puisqu’un médecin accepte les demandes. Pour ce qui est de ma position au CG35, elle avait 2 fondements : réitérer mon inquiétude sur la banalisation de l’IVG et déplorer le fait qu’un rapport nous était soumis en session alors que les responsables de l’hôpital de Vitré n’était pas au courant. Depuis, je crois là encore savoir que c’est en place désormais. Sur les moyens dévolus, je serai très attentive à observer s’il y a une évolution depuis « le changement ». Il ne faudrait pas que l’amendement qui a été voté exonère de ce travail de prévention absolument indispensable. Cordialement