Le gouvernement regarde ailleurs
Publié le 02 juin 2015 dansDès hier matin, le Gouvernement disait « ne pas attendre de miracle » des chiffres du chômage qui viennent d’être annoncés. Et pour cause !
Depuis trois ans le chômage augmente inexorablement et depuis trois ans le Gouvernement nous annonce d’abord « que la courbe va s’inverser » et maintenant « que la reprise est là ». Où ? Quand ? Comment ? Pour qui ?
Aujourd’hui, 3,53 millions de personnes sont demandeurs d’emplois (+26 200 en avril soit 0,7 % ! ) et au total 5,34 millions de français sont à la recherche d’un travail. C’est du jamais vu et cela n’appelle visiblement aucune réaction efficace de la part du Gouvernement. Il s’agit pourtant de familles, de jeunes (de plus en plus !), de séniors … Personne ne peut se satisfaire de cette situation ! La France n’est pas condamnée ad vitam aeternam au chômage de masse et à une croissance économique atone. La preuve : nos voisins européens qui affichent des taux de chômage bien inférieurs aux nôtres. Le pacte de responsabilité avait été annoncé comme la solution miracle. Pas vu. Le projet de loi dialogue social et emploi qui sera voté cet après midi par la majorité a l’Assemblée nationale était annoncé comme un texte « important » qui devait réduire les seuils sociaux. Pas le cas. Ce texte ne changera rien à la situation de l’emploi dans notre pays.
Hier, le Premier Ministre a une nouvelle fois fermé la porte à l’idée d’un CDI assoupli pour favoriser l’emploi dans les petites et moyennes entreprises (PME). Ce sont pourtant elles qui créent 85 % des emplois dans notre pays. D’ailleurs, pourquoi continue-t-il à recevoir les organisations patronales s’il refuse de les entendre. Et pourquoi les organisations patronales continuent à répondre à ses invitations… Par réflexe pavlovien, le Ministre du travail a annoncé 100 000 emplois aidés supplémentaires en 2015 … inefficace économiquement, couteux financièrement et en décalage avec l’aspiration des jeunes de notre pays à des emplois durables. Hélas, le Gouvernement multiplie les annonces qui ne sont pas suivies d’effets et attend la reprise économique sans faire les efforts de réformes structurelles. Et ce n’est pas l’adoption de la « molle » motion A par les militants du Parti socialiste et la réélection du Premier secrétaire qui risque de changer la donne. Nous attendons des actes forts de la part du Gouvernement : réduction des charges pesant sur les entreprises, promotion massive de l’alternance pour les jeunes, accompagnement de l’innovation et des créateurs d’entreprises, mise en place d’une politique « Pro-entreprises » rétablissant la confiance …