Crise porcine : déni et impuissance gouvernementale
Publié le 15 août 2015 dansLe président de l’Union des groupements de producteurs de viande en Bretagne exhorte le gouvernement à diminuer les charges sociales des entreprises de la filière porcine afin de les rendre plus compétitives face à l’Allemagne et à l’Espagne. C’est en effet le problème majeur de la filière : le retard de compétitivité des abattoirs français dû aux distorsions de concurrence en Europe comme à la sur réglementation et aux normes imposées aux producteurs français, le tout accentué par la surproduction de 10% qui sévit en Europe, l’embargo russe (de moins en moins soutenable pour les producteurs français comme pour les Russes eux-mêmes) ayant sa large part dans la dégradation de la situation. Légitimement en colère, les éleveurs n’attendent plus rien du Ministre de l’Agriculture qui n’a pas été capable de convaincre ses collègues européens de l’urgence d’une réunion de crise. Le Conseil européen laisse passer l’été ! Il n’est programmé que le 7 septembre, dans près d’un mois, alors que les chances de survie de nombre d’exploitations porcines se jouent dans les jours qui viennent. Les producteurs, qui sont d’abord des chefs d’entreprises, en appellent au Premier ministre. Mais quand on entend Manuel Valls se féliciter d’un taux de croissance de 0% au 2ème trimestre et confirmer qu’il « maintient le cap », il y a de quoi s’inquiéter sur l’état d’esprit des dirigeants de notre pays qui donnent le sentiment de ne plus rien maîtriser. En l’occurence, ce qui vaut pour l’économie en général, vaut pour l’agriculture en particulier : déni des réalités, refus d’armer efficacement les entreprises françaises pour faire face à la concurrence mondiale, absence de volontarisme politique au niveau européen.