Vers une nouvelle Pac ?
Publié le 04 septembre 2015 dansLes agriculteurs ont manifesté ce jeudi à Paris. Le plan de soutien à l’élevage présenté par le Ministre de l’Agriculture le 22 juillet n’avait visiblement pas convaincu. Les annonces d’hier du Premier Ministre en laissent plus d’un sceptique. Tant que le Président de la République n’aura pas admis que l’agriculture est un secteur économique stratégique, tant que le Premier ministre n’aura pas eu le courage d’arbitrer entre le Ministère de l’agriculture et ceux de l’écologie ou de Bercy, tant que le Ministre de l’agriculture lui-même passera plus de temps rue de Solférino avec ses amis du PS qu’à Bruxelles avec ses homologues européens, l’élevage français s’enfoncera dans la crise. François Hollande fait amende honorable sur la TVA « compétitivité » votée sous la Présidence de Nicolas Sarkozy. Chiche ! Qu’il la réhabilite dès maintenant ! Elle aurait bénéficié à 94% des entreprises du secteur agricole. Cette faute lourde n’est hélas pas la seule. Les parlementaires « les Républicains » n’ont cessé d’alerter sur les conséquences des mesures prises depuis 3 ans : matraquage fiscal qui a touché les agriculteurs comme les Français et les entreprises, baisse des crédits budgétaires en lois de finances (aides à l’installation, aides à la modernisation des exploitations, aide en faveur du redressement des exploitations en difficultés…), hausse des charges pour l’emploi de travailleurs saisonniers agricoles, surtransposition des normes européennes… Résoudre durablement la crise agricole suppose d’en faire une priorité, de prendre les mesures efficaces et structurelles qui sont de la seule responsabilité de la France mais aussi de se battre au niveau européen pour convaincre nos partenaires. Les députés européens les Républicains peuvent attester de l’absence coupable du Ministre de l’agriculture aux conseils européens mensuels. Ce Conseil se réunit le 7 septembre. Alors il est permis de s’interroger. Quelle lettre de mission le Président de la République et le Premier ministre ont-ils confié au Ministre de l’agriculture ? Sur le prix d’intervention pour le lait, sur le « stockage » pour le porc, sur l’embargo russe, sur le soutien à l’export, sur la régulation du cours des matières premières, sur l’harmonisation fiscale et les travailleurs détachés ou encore sur la surreglementation, pour ne prendre que quelques exemples des sujets dont la résolution devrait occuper le Ministre matin, midi et soir. Lundi prochain, il ne suffira pas de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « agroécologie, agroécologie ». Il faudra être en capacité de défendre un modèle et d’ores et déjà imaginer une nouvelle Politique agricole commune.