Les emplois d’avenir ont-ils un avenir ?

« La jeunesse est la priorité du quinquennat qui s’ouvre ». Ainsi commence l’exposé des motifs du projet de loi sur les emplois « dits » d’avenir que nous examinons ce mardi en commission des affaires sociales. Si à l’Ump, nous partageons l’impérieuse nécessité de lutter contre le chômage, et singulièrement le chômage des jeunes, nous avons en revanche de sérieux doutes sur la capacité de ce dispositif à « insérer » durablement. Les emplois d’avenir : un leurre. Le public cible ? Les jeunes boursiers de l’enseignement supérieur et « les moins qualifiés des 16-25 ans », estimés à 708000. Or, 100000 emplois créées en 2013, dont 6000 réservés aux « professeurs ». Soit 1 pour 7, et non un pour tous ! Les « entreprises » concernées ? Il s’agit principalement de collectivités locales et d’associations. S’agissant des collectivités locales, on ne peut, à la fois, exiger, à raison, qu’elles maîtrisent leur masse salariale et, en même temps, accueillent de nouveaux personnels.
Où sont les « emplois d’avenir » si ce n’est dans les entreprises, toutes tailles confondues,  qui innovent, se développent, exportent ? Ce sont elles qui produisent et créent l’emploi,… à condition de ne pas les assommer de charges, de taxes et autres règlementations.
Quelles sont les recettes pour lutter contre le chômage des jeunes ? Nous les connaissons. Le Conseil d’orientation de l’emploi (*) vient d’en détailler les modalités autour de 3 objectifs : l’acquisition des savoirs de base, l’orientation scolaire et professionnelle, l’alternance. Il suffit de mettre en pratique. L’emploi des jeunes est une question grave où les postures idéologiques n’ont pas leur place.
Opposition vigilante mais constructive, nous prendrons toute notre place dans le débat qui s’ouvre à l’Assemblée nationale… en espérant que nos amendements recevront meilleur accueil que celui qui nous a été réservé lorsque nous avons défendu la TVA anti délocalisation et les heures supplémentaires défiscalisées.

(*) Le COE rassemble des représentants des partenaires sociaux, des parlementaires, des représentants des collectivités territoriales, les directeurs des administrations et organismes publics concernés, des experts des questions du travail et de l’emploi.