Agriculture : que peut l’Europe ?
Publié le 23 février 2016 dansCe mardi, nous étions à Bruxelles avec Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor et Arnaud Viala, député de l’Aveyron. Nous avions été invités de longue date par nos collègues députés européens Alain Cadec, Michel Dantin et Angélique Delahaye, spécialistes des questions agricoles. Cette invitation tombait à pic puisqu’elle faisait suite au grand rassemblement de Loudéac. Notre objectif était donc d’en profiter pour caler un maximum de rendez-vous avec l’idée d’y retourner avec une délégation du comité « Vigirural ». L’heureux hasard a voulu que nous croisions un groupe de Jeunes Agricultueurs d’Ille-et-Vilaine que j’avais reçus à l’Assemblée nationale dans le cadre de leur formation !
Nous avons rencontré des responsables de Copa-Cogeca, du cabinet du commissaire européen en charge de l’agriculture Phil Hogan, de la Direction générale de l’alimentation, de l’European Milk Board, de Breizh Europe…
Nous avons eu confirmation que la France était isolée à demander une hausse des prix d’intervention, mais qu’il y avait en revanche une volonté réelle de mettre fin à l’embargo russe ; que la France était touchée à la fois par une crise conjoncturelle comme les autres pays producteurs, mais qu’elle était bien seule à subir une crise structurelle.
Nous en avons conclu que les solutions étaient certes européennes, en partie, mais d’abord franco françaises. Notre pays et la Bretagne ne s’en sortiront qu’à condition d’une baisse des charges qui pèsent sur les exploitations, d’une révision de la fiscalité, de la suppression des normes surtransposées. L’instauration, en France, de nouvelles relations, plus équilibrées, entre les producteurs, les transformateurs et la grande distribution sont également une condition sine qua non d’une sortie durable de la crise. Avec les organisations professionnelles et les représentants des 4 Celsat de Bretagne (Collectif des élus locaux en soutien à l’agriculture et aux territoires), nous allons poursuivre nos rencontres pour tenter de peser sur les décisions des responsables à tous les niveaux, dans « l’esprit de Loudéac » qui a soufflé samedi.