Au Premier Ministre : pas de chèque en blanc
Publié le 08 avril 2014 dansCe mardi, l’Assemblée nationale reprenait ses travaux par le discours de politique générale du Premier ministre suite au remaniement. J’aurai personnellement retenu deux parties à son exposé. La première, le jugement sans concession porté sur l’action de son prédécesseur : un violent réquisitoire contre la politique conduite depuis près de 2 ans par le Président de la République ! Et de dénoncer tout ce que l’opposition avait pointé comme faiblesses. Pourquoi diable n’ont ils pas reconnu leurs erreurs plus tôt ! Fallait-il attendre d’échouer à ce point pour changer de cap… enfin, pour le moment, dans les discours. Car la deuxième partie de cet exercice de style, concernait les intentions du nouveau Premier ministre… et avait pour objectif de ne heurter ni ceux du Parti socialiste qui hésitaient à voter la confiance ni les écologistes qui avaient fait « sécession ». En somme, il fallait en dire un peu mais pas trop. Comme sur ces économies à réaliser, les fameux 50 milliards. Avant de commencer, il en manque 11 à l’appel et aucun détail n’est donné sur la nature des économies qui sont annoncées dans le domaine de la protection sociale. Ou encore sur les rythmes scolaires dont la mise en œuvre devrait connaitre un simple « assouplissement ». Pas à la hauteur des enjeux ! Et je pourrais multiplier les exemples. En dire un peu, pas trop ou jeter un « pavé dans la mare », comme le Premier ministre l’a fait sur la réforme du 1000 feuilles politico administratif. Avec un toupet sans nom, quand on sait qu’aucun socialiste n’a voté la réforme de 2010 qui avait précisément pour vocation de faire évoluer l’organisation de nos institutions locales. Quant à son appel à se rassembler, majorité et opposition, pour relever les défis, le souhaite-t-il vraiment ? Et ses amis politiques ? Après avoir détricoté les réformes de Nicolas Sarkozy et des gouvernements Fillon pour maintenant y revenir ?! Après la perte de temps, la perte de crédibilité à l’internationale, la perte de confiance des Français. Avec cette incapacité qu’a la majorité parlementaire et gouvernementale d’accepter les propositions de l’opposition ?! Faut voir… Pas de pétition de principe mais encore moins de chèque en blanc…