GPA : le délai expirait le 26 septembre…
Publié le 05 octobre 2014 dansEntendre le 1er Ministre ou le Ministre du travail et d’autres à gauche, déclarer qu’ils sont contre la GPA a de quoi surprendre… puisque le gouvernement avait jusqu’au 26 septembre pour interjeter appel de deux arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme du 26 juin ; ce qu’il n’a pas fait. La GPA est interdite en France, notre droit étant fondé sur la dignité de la personne et l’indisponibilité du corps humain. Que disaient les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ? S’ils ne remettent pas en cause cette interdiction d’ordre public, et reconnaissent même « que la gestation pour autrui suscite de délicates interrogations d’ordre éthique » justifiant « que les Etats doivent se voir accorder une ample marge d’appréciation, s’agissant de la décision d’autoriser ou non ce mode de procréation », ils aboutissent en fait au résultat exactement inverse, en considérant que le refus de la transcription de l’acte de naissance, établi en exécution d’une décision étrangère dans le cadre d’une GPA constitue une ingérence dans le droit à l’identité des enfants. Si bien qu’au nom du droit du respect à la vie privée et familiale (article 8 de la convention des droits de l’homme) et de l’intérêt de l’enfant, l’Etat français se verra obligé de transcrire sur le registre français d’état civil un tel acte de naissance, jusqu’ici interdit et même considéré comme une fraude à la loi française. Après la circulaire de Madame Taubira de janvier 2013, rédigée afin de faciliter la délivrance de certificats de nationalité française aux enfants conçus par GPA à l’étranger, la décision de la CEDH organise en fait une sorte de régularisation de l’état civil de tous les enfants nés à l’étranger par ce biais ; elle vient contredire le droit et la jurisprudence française et risque d’ouvrir un véritable business de la GPA au moyen d’entremetteurs et autres officines étrangères qui recherchent en France des parents en mal de ce mode de procréation.
Votre article résume bien la situation actuelle concernant la GPA. Les arrêts de la CEDH et la position plus qu’ambiguë du 1er ministre et surtout de Mme Taubira nous amènent tout droit à l’invalidation dans les faits de la jurisprudence et du droit français et conduisent à tous les abus et détournements de notre législation. Faut-il pour autant baisser les bras? Je ne le crois pas. Malheureusement l’opposition n’exerçant pas, par définition, le pouvoir législatif, n’a pas les clés du problème. A mon sens, il faudrait sans doute créer par la loi une peine extrêmement sévère et extraordinairement dissuasive pour les auteurs de cette pratique, peine qui serait appliquée automatiquement dès le retour sur le sol français des contrevenants et ce sans aucune exception. La transcription sur le registre d’état civil de l’acte de naissance de l’enfant ne pouvant être exécutée qu’après la preuve de la condamnation, toutes possibilités d’appel révolues, de la ou des responsables. Serait-ce constitutionnel ? Je n’en sais rien. De fait il serait impossible de supprimer les conséquences du délit, mais les peines plus que dissuasives seraient appliquées. Il faudrait bien entendu veiller à ce qu’une information préalable et massive soit mise en œuvre.