IVG : pourquoi remettre en cause la loi Veil ?

Publié le 21 janvier 2014 dans

Au détour d’un amendement glissé dans la loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes (qui traite de rémunération, de congé parental, de pension alimentaire, de garde alternée…), la majorité socialiste semble vouloir relancer le débat… sur l’IVG ! Quel est le rapport ? Mais puisqu’il en est question, parlons en un instant ! Que dit la loi de Simone Veil de 1975 ? Que l’avortement est accessible à toute femme « en situation de détresse du fait de sa grossesse ». Que propose l’amendement socialiste ? Que l’avortement soit accessible à toute femme «qui ne veut pas poursuivre une grossesse». Nuance… Alors pourquoi suis-je contre cet amendement ? Pour moi, il banalise l’avortement et remet en cause ce qui prévaut aujourd’hui dans notre pays où l’IVG, qui laisse la femme juge de sa situation et libre de sa décision, est réglementée et pratiquée sous certaines conditions. Alors s’il doit y avoir débat sur une question aussi sensible, ce n’est certainement pas à la faveur d’un amendement introduit « comme si de rien n’était » dans un texte qui devrait faire consensus sur la recherche d’une meilleure égalité entre les hommes et les femmes. S’il doit y avoir débat, c’est au regard d’un diagnostic précis de la situation. Que sait on sur les IVG aujourd’hui ? Que leur nombre ne diminue pas et s’établit autour de 220000 chaque année. Mais quelle est exactement la part des mineures ? Les 20 à 24 ans seraient les plus nombreuses. Pour quelles raisons ? Quelles sont les situations qui motivent le recours à l’avortement ? Quelles sont les conclusions des études de suivi des femmes, voire des couples, qui ont eu recours à l’IVG ? Combien de médecins sont agréés pour pratiquer l’acte ? Quelle est la part d’IVG chirurgicales, médicamenteuses mais aussi d’Interruptions thérapeutiques de grossesse ? Quel est le coût pour l’Assurance maladie (l’IVG est remboursé à 100%) : le chiffre de 37 millions d’euros par an serait avancé, l’acte coûtant entre 400 et 650 euros pour une IVG chirurgicale et 200 à 300 pour une IVG médicamenteuse. Quels sont les résultats des actions de prévention conduite autour de la sexualité, de la contraception ?…  Toutes ces questions, et d’autres, méritent mieux qu’un amendement clivant, au détour d’un texte sur l’égalité entre les hommes et les femmes.

  • Alain Tortelier dit :

    Mme Le Callennec
    donc vous avez voté contre cet amendement annulant cette condition « d’état de détresse » pourtant obsolète dans les faits et dans l’élan vous avez voté pour un amendement supprimant le remboursement de l’acte, contrairement d’ailleurs à d’autres députés de votre groupe UMP.
    Je pense que votre positionnement est idéologique et loin des préoccupations des femmes. je trouve cela regrettable et décevantvenant de votre part.

    • Isabelle Le Callennec dit :

      Monsieur. Je regrette vivement que des députés PS aient introduit le débat sur l’IVG, question si sensible, à la faveur d’un texte sur l’égalité hommes femmes, au détour d’un amendement, coincé entre l’amélioration des rémunérations, l’évolution du congé parental, et autre garde alternée en cas de séparation ou divorce… J’estime pour ma part que l’IVG n’est pas un acte anodin et j’ai le sentiment qu’avec la formulation retenue par l’amendement socialiste, il est banalisé. C’est la raison pour laquelle je ne soutiens pas cet amendement, comme je l’explique dans le billet posté hier sur mon blog. J’entends qu’on puisse discuter sur la notion de détresse, car en effet, on peut s’interroger sur sa portée et la réalité des pratiques aujourd’hui. J’ai personnellement réalisé depuis que j’ai découvert cet amendement surprise, que de très nombreuses questions se posaient sur le niveau élevé d’IVG dans notre pays. Comme vous le savez, le dépôt d’un amendement n’implique pas d’étude d’impact, ce qui pourtant aurait été très utile à notre réflexion collective. Il va de soi que je ne remets absolument pas en cause le remboursement de l’IVG mais que j’insiste pour qu’à tout le moins, la représentation nationale ait tous les éléments pour se positionner en toute connaissance de cause. Je ne vous demande pas de partager ma position. Je vous remercie de respecter la mienne. Cordialement

  • GillesP dit :

    Bonjour Madame;
    je reviens sur votre commentaire, où vous écrivez  » Il va de soi que je ne remets absolument pas en cause le remboursement de l’IVG ».
    Or, je viens d’entendre à la radio, (et la personne qui vous a laissé un premier commentaire semble dire que c’est effectivement le cas) que 4 députées de droite, dont vous, avez justement déposé un amendement visant à supprimer le remboursement de l’IVG.
    Merci de me confirmer que vous avez bien voté cet amendement, et le sens que vous vouliez donner à votre phrase rappelée en début de ce commentaire.
    Bien cordialement,

    • Isabelle Le Callennec dit :

      Bonjour Monsieur. Je n’étais pas dans l’hémicycle à la reprise de séance ce mardi soir et je n’ai donc pas voté l’amendement mais je me suis renseignée. Un scrutin public a été demandé. 7 députés ont voté pour. 4 se sont abstenus. 142 ont voté contre. Cordialement

  • Citizen dit :

    Bonjour,

    En tant qu’administré de votre circonscription, je souhaiterai SVP une réponse simple à cette question simple : êtes-vous pour ou contre le remboursement de l’IVG ?

    Merci

    • Isabelle Le Callennec dit :

      Bonsoir. Je ne remets pas en cause le remboursement de l’IVG mais j’aurais apprécié qu’à l’occasion de cet amendement introduit « comme si de rien n’était » pas les députés socialistes (amendement qui modifie les attendus de la loi Veil), la représentation nationale soit éclairée sur la réalité des chiffres, des pratiques et des coûts (psychologiques qui sont réels s’agissant des femmes, voire des couples qui ont recours à l’IVG et financiers car nous avons la responsabilité de la gestion des deniers publics devant nos concitoyens). J’aurais aimé disposer d’une étude d’impact (qu’oblige une loi mais pas un amendement…) afin de mesurer les conséquences de l’adoption d’un tel amendement et de me déterminer en toute connaissance de cause. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Ce que je sais, c’est que l’IVG est remboursé à 100% par l’assurance maladie. Avant le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2013, elle n’était remboursée que pour les mineures et autour de 70 à 80% pour les majeures. Le PLFSS 2013 a donc étendu la gratuité à toutes les femmes. Je sais aussi que l’acte a été revalorisé pour les médecins qui le pratiquent. Mais, car c’est une question éminemment sensible, j’aimerais en savoir plus et j’estime que les Français méritent aussi d’être informés puisque plus de 220000 IVG par an seraient pratiqués dans notre pays et que j’estime que ce n’est pas un acte anodin (mais je ne vous oblige pas à penser comme moi). Chacun a le droit de se forger une opinion, que tout un chacun doit respecter. Pour cela, il faut dépasser les polémiques stériles, et pouvoir disposer des informations. Cordialement

  • ponf dit :

    Madame, Je suis surprise que les réactions précédentes proviennent d’hommes ! L’IVG est subie par les femmes et elles ne réagissent pas !!
    Je vous remercie pour vos positions en faveur de la famille et de poser les vraies questions

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