L’agriculture se défend aussi à Bruxelles

Publié le 29 juillet 2015 dans

IMG_5127La France reste le 1er producteur agricole en Europe mais elle décroche clairement sur le plan des exportations : en quelques années, elle a reculé du 1er au 3ème rang européen et du 2ème au 5ème rang mondial.

La situation vécue dans les secteurs du porc, du lait, du bœuf ou de la volaille rappelle que l’agriculture est d’abord une activité économique marquée par les contraintes d’un marché « ouvert ». Pour faire face à la pression exercée par la distribution, pour résister à la concurrence mondiale et européenne exacerbée, mais aussi pour produire davantage et conquérir des marchés, les agriculteurs et les filières agroalimentaires doivent pouvoir évoluer dans un cadre leur permettant de restaurer leur compétitivité, leurs marges et leurs revenus. La réforme de la PAC, vécue chez nos voisins européens comme l’opportunité de changer de « modèle », risque de devenir chez nous une arme contre l’agriculture. La perte de l’influence française à Bruxelles a des conséquences. La France n’est pas parvenue à maintenir le budget de la PAC qui, sur la période 2014-2020, est en recul de 13%. Si les exploitations françaises subissent déjà des lourdeurs fiscales, règlementaires et administratives, elles sont, en plus, pénalisées par un régime européen d’éco-conditionnalité et la sur-transposition des règles européennes. Or, la concurrence doit se faire sur un pied d’égalité en Europe. Enfin, le plan pour la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles qui doit être décliné dans chacun des programmes régionaux doit soutenir directement les agriculteurs ; idem pour le 2ème pilier de la PAC et les fonds Feader dont les agriculteurs sont en droit de se demander à qui ils profitent véritablement,

Par ses arbitrages, le Ministre de l’Agriculture actuel, a dans les faits, pris le risque de déstabiliser profondément l’économie de nombreuses exploitations françaises. En consacrant 20% des crédits de la PAC au « paiement redistributif», 15% aux paiements couplés, 3% au transfert de crédits vers le développement rural et en définissant un objectif de convergence des aides à 70% de la moyenne nationale d’ici à 2019, il n’a fait que traduire l’obsession du gouvernement pour la redistribution et l’écologie, au détriment du soutien à la compétitivité de l’agriculture. Aujourd’hui plus que jamais, un discours de vérité s’impose aux agriculteurs qui ne sont pas dupes ; la pérennité de très nombreuses exploitations est en jeu, singulièrement en Bretagne. Et les exploitations, ce sont des chefs d’entreprises, des familles et des salariés.

Malgré les annonces censées éteindre l’incendie, les préoccupations du secteur restent entière et la question cruciale demeure : quel avenir, quel rôle pour l’agriculture française en Europe et dans un monde ouvert où la compétition est rude ? Il est plus qu’urgent de répondre à cette question et d’agir en Europe, au moment où sont engagées, de surcroit, les négociations sur le traité transatlantique (TTIP). Monsieur Le Foll se réjouit d’avoir obtenu une réunion des Ministres de l’Agriculture… le 7 septembre. Dans plus d’un mois ! D’ici là, combien de dépôts de bilan ? Et qu’ira-t-il défendre comme modèle auprès de ses homologues ?

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