Loi travail : les chômeurs, grands oubliés
Publié le 07 avril 2016 dansL’examen, en commission des affaires sociales, des 52 articles et plus de 1000 amendements de la loi dite « El Khomri », s’est achevé ce vendredi. Les députés du groupe les Républicains ont bien tenté de réintroduire les mesures de la 1ère version du texte qui tendaient à réformer le code du travail et laissaient espérer une relance des embauches. Aucune proposition n’aura été retenue. Au final, voilà une loi dont l’article 1er crée une énième commission d’experts chargés de réécrire le code du travail dans les 2 ans, dont l’article 2 fige la durée légale à 35 heures et autorise les accords d’entreprise mais en les verrouillant, dont l’article 8 impose le mandatement dans les entreprises de moins de 50 salariés. Seul maigre « progrès », la possibilité de négocier des accords dit « offensifs » pour préserver ou développer l’emploi et le renforcement des mesures de lutte contre le travail illégal. Quant au Compte personnel d’activité, censé sécuriser les parcours professionnels des actifs, ses contours sont toujours aussi flous et sa mise en oeuvre prend le chemin de l’usine à gaz. Une fois de plus, l’objectif annoncé de redonner de la confiance aux entreprises pour lutter efficacement contre le chômage risque de ne pas être atteint. Mais d’ailleurs, est ce vraiment l’objectif quand le mot « chômeurs » a été aussi peu prononcé par les députés de la majorité au cours des échanges en commission. Prochain rendez-vous : le débat en séance, 1ère semaine de mai.