Loi travail : ne pas perdre l’objectif

Le projet de loi « Travail » visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs a enfin été présenté ce jeudi en Conseil des Ministres au terme de longues semaines émaillées de déclarations, manifestations et autre oppositions. Faut-il une énième fois rappeler à tous ceux qui en doutent encore que ce sont les entreprises qui créent les emplois ? Aujourd’hui, leurs représentants critiquent les reculs entre la version 1 et la version 2 du texte, en particulier pour les PME qui devront faire face, si le texte reste en l’état, à des complexités et contraintes supplémentaires. L’Assemblée nationale va se saisir du texte et va devoir trouver une voie d’équilibre qui satisfasse les chefs d’entreprises, les salariés… sans oublier les demandeurs d’emplois. Les députés socialistes, radicaux et écologistes sont bien mal à l’aise avec ce texte quand ils ne sont pas franchement hostiles à donner plus de liberté aux entreprises dont ils ignorent toujours les ressorts. Les Députés les Républicains, pour leur part, soutiendront toutes les mesures susceptibles de lever les freins à l’embauche pour les entreprises, à sécuriser le plus possible les parcours des salariés (le plus efficace étant de conforter l’activité de leur employeur et de favoriser la formation tout au long de la vie) mais aussi offrir des opportunités aux 6 millions de Français inscrits à Pôle emploi. C’est le sens de ce que nous défendrons avec Gérard Cherpion, député des Vosges, avec lequel je suis co-oratrice.

Si l’objectif affiché par le Gouvernement est, sincèrement, de lutter contre le chômage, il va devoir faire preuve de courage vis-à-vis d’une majorité nourrie de ressentiments à l’égard d’un Président qu’elle a élu en 2012 dont elle découvre l’incapacité à lutter contre le chômage, faire reculer la pauvreté et ré-enchanter le rêve. Force est de constater que depuis la fuite dans la presse de la version 1 du texte, l’affaire ne s’engage pas sous les meilleurs hospices. Faire évoluer notre code du travail impose d’observer l’économie « réelle » telle qu’elle est, ce que manifestement la gauche, celle qui, irresponsable, n’hésite pas à manipuler une partie de la jeunesse, a bien du mal à accepter.