Loi travail : un pas en avant, deux pas en arrière ?
Publié le 16 mars 2016 dansLe 17 février, le Gouvernement adressait au Conseil d’Etat un avant projet de loi sur le travail… A peine un mois plus tard, que reste t il de ce texte qui devait instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs, toujours pas présenté au Conseil des ministres et qui sera discuté 1ère semaine d’avril par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale ? Hélas, pas ce qui précisément était de nature à créer la souplesse dont les entreprises soumises aux aléas de leurs carnets de commande ont besoin : la possibilité de passer des accords « offensifs » de maintien dans l’emploi, une définition claire des critères de licenciement, le référendum d’entreprise, la sécurisation du forfait jour…
François Hollande prétend que « la priorité c’est emploi ». Son absence de vision et de courage prouvent le contraire. Faut-il lui rappeler que ce sont les entreprises qui créent les emplois ? Elles demandaient, de façon unanime et insistante, que certains freins soient levés. Il est à craindre qu’une fois de plus, elles n’auront pas été entendues, singulièrement les TPE et PME qui hésitent à recruter compte tenu des rigidités du code du travail, du poids croissant des juges du travail et de la jurisprudence ou des contraintes supplémentaires créées, comme le compte pénibilité.
730 000 jeunes de moins de 25 ans sont au chômage. + 1 125 000 chômeurs depuis mai 2012. Force est de constater que les emplois aidés et la politique économique menée jusqu’à présent ont échoué. Ce triste bilan après 4 ans de Hollandisme appelait indubitablement à une nouvelle méthode et à des actions fortes… Et non à un compromis pétri d’arrières pensées électoralistes ou de mesures irréalistes voire inopportunes, comme la généralisation de la garantie jeunes (*).
Entre les annonces de ce lundi, le texte qui sera présenté en conseil des ministres, celui qui sera voté en commission, puis en séance par les députés d’une majorité très divisée, les « pertes en ligne » sont prévisibles. Co oratrice sur le texte pour le groupe les Républicains à l’Assemblée nationale, je m’imposerai une ligne : concilier compétitivité économique et cohésion sociale.
(*) l’objectif de la garantie jeunes, c’était 100000 d’ici 2017. Budget : 164 millions en 2015, 250 millions en 2016. Pour mémoire : 514 200 demandeurs d’emplois de moins de 25 ans inscrits en catégorie A en janvier / 782 200 en catégorie A, B et C. 1,6 et 1,9 millions de jeunes répondent à la définition avancée par le Président de la République de jeunes « sans emploi ni formation ». 5 milliards d’euros !