Pour un état d’urgence qui protège, vraiment
Publié le 18 juillet 2016 dansAu-delà du recueillement, de la solidarité et de l’unité nationale que nous devons aux familles des victimes, il nous faut collectivement et impérieusement analyser les ressorts des actes terroristes, reconnaitre les dysfonctionnements pointés par la commission d’enquête post attentats du Bataclan et, enfin, prendre les mesures qui s’imposent parmi ses 40 recommandations. Demain soir à l’Assemblée nationale, nous examinons un projet de loi visant à proroger l’état d’urgence… dont le Président de la République nous avait dit lors de son discours du 14 juillet qu’il pouvait être levé ! Si je suis prête à voter cette prolongation, j’attends des précisions sur les dispositions concrètes qui seront prises. Je m’interroge en effet sur les raisons qui ont conduit à suspendre les perquisitions administratives et autoriser les manifestations de ces dernières semaines. Ce lundi, le Bureau politique des Républicains s’est réuni pour proposer une série de mesures parmi lesquelles : la possibilité pour les préfets d’interdire toute manifestation publique dont il considère ne pas disposer des moyens nécessaires afin d’assurer la sécurité, l’autorisation des contrôles d’identité, visite de véhicules, fouilles de bagages, la fermeture des lieux de culte radicalisés, l’expulsion de tout étranger ayant des connexions avec un groupe terroriste comme le placement de Français en centre fermé ou assigné à résidence, la création de centres de déradicalisation (pour mémoire, 11400 fichés S sont suspectés d’islamisme radical !), la fin des aménagements et réductions de peines automatiques, une meilleure coordination des services de renseignements… Enfin, nous attendons du gouvernement qu’il nous dise la vérité sur le drame de Nice et demandons une commission d’enquête parlementaire.