Rythmes scolaires : le Ministre de l’Education dans le déni
Publié le 05 décembre 2013 dansCe matin, dans le cadre d’une « niche parlementaire » du groupe Ump, nous examinions la proposition de loi de Xavier Bertrand sur la mise en œuvre des rythmes scolaires. Hasard du calendrier, des syndicats d’enseignants manifestaient aujourd’hui même leur opposition aux méthodes du Ministre de l’Education nationale. Visiblement en mal de réponse aux questions concrètes du groupe Ump sur les difficultés réelles de mise en œuvre de la réforme sur le terrain, le groupe socialiste a coupé court à tout débat en faisant adopter une motion de rejet du texte. Circulez, il n’y a rien à voir. Et pou tant si ! Avec mes collègues Ump, dont certains sont maires, nous avons pu rappeler que la semaine des 4 jours s’appliquait depuis plus de 20 ans en Bretagne et que notre Académie figure parmi les meilleures pour ses résultats scolaires. Personne ne nous fera donc croire qu’il suffirait de passer à 4 jours et demi pour que notre pays remonte dans le classement PISA ! Nous nous sommes également interrogés sur la méthode du Ministre (dont il faut rappeler que dans 6 mois il ne sera plus Ministre puisqu’il a annoncé son intention de devenir Député européen et que la « patate chaude » sera lancée à son successeur !). Le 24 janvier 2013, il fait paraitre un décret, qui par définition n’est pas discuté au Parlement et s’impose aux Rectorats et aux élus locaux. En juin, nous examinons au Parlement la loi dite « de refondation de l’école ». En septembre, il sollicite les enseignants pour faire des propositions sur les programmes. Il s’y est donc pris totalement à l’envers ! Nous aurions préféré débattre d’une loi qui réaffirme les objectifs de l’école et décline les moyens pour y parvenir : moyens humains, logistiques, financiers. Les rythmes scolaires ne sont qu’un de ces moyens. Le contenu des programmes, la définition du socle commun des connaissances, la formation initiale et continue des enseignants sont autrement plus déterminants pour la réussite de chaque enfant. Au congrès des maires de novembre, les élus sont venus exposer au Ministre leurs difficultés sur la détermination des horaires, la nature des activités, les problèmes de transports, de cantine, de recrutement des personnels, de taux d’encadrement, sans parler du coût de la mesure ! Depuis des mois, les municipalités tentent de trouver des solutions. Certaines n’y arrivent tout simplement pas. A l’impossible, nul n’est tenu. C’était la raison de cette proposition de loi qui visait à laisser aux maires le libre choix de l’organisation de la semaine scolaire. La majorité parlementaire le leur a refusé.
Je souhaite savoir ce qui, au final, va arriver à terme, à partir de septembre 2014 : aura-t-on des communes qui resteront par dérogation à 4 jours et d’autres qui, étant passé cette année à 4,5 jours, maintiendront les 9 demi-journées, car, au passage, cela aura permis d’embaucher des jeunes pour encadrer le périscolaire ?… Ma commune sinistrée en 93 est passée aux 9 demi-journées, aucun résultat quant à une éventuelle remontée des résultats scolaires (je sais, il faut du temps) mais par contre il est facile de constater une dégradation du comportement des enfants : ils sont excités comme des puces et encore un peu plus névrosés qu’avant, puisque tous, à 95%, participent au périscolaire, même les maternelles (c’est gratuit et on sait que l’école, en ZEP est considérée comme une vaste garderie); dans ces conditions, il est facile de prévoir les résultats scolaires pour l’an prochain,…
Je veux rester aux 4 jours, tout simplement parce que cette réforme est un fiasco et que les conditions ne sont pas réunies pour permettre la sérénité des élèves et la remontée des résultats scolaires.
Peillon a déclaré : « La nation doit le respect aux profs parce qu’ils sont là pour élever nos enfants, transmettre les savoirs, éclairer la connaissance » NON NON et NON, moi je n’élève pas les enfants des autres et si les parents ont démissionné dans les ZEP ce n’est pas à tous les enfants du territoire d’en faire les frais. Oui, il faut sûrement faire quelque chose dans le 93, entre autres, mais ce n’est pas de la façon proposée par V. Peillon. Et très sincèrement, il y en a plus qu’assez que les citoyens de ce département se reposent sur l’Etat pour améliorer les choses. Dans ces banlieues sinistrées, il n’y a jamais assez d’infrastructures et quand il y en a, ils les dégradent, les brûlent (mon école a été brûlée il y a 3 ans)