Un buzz entretenu à dessein…

L’incident regrettable qui s’est produit dans la nuit de mardi à mercredi n’est malheureusement pas le premier et ne sera pas le dernier si des règles de savoir-vivre élémentaire, qui s’appliquent à tous les députés, de la majorité, comme de l’opposition, ne sont pas respectées. De part et d’autre de l’hémicycle, il est hélas fréquent d’assister à des dérapages verbaux ou comportementaux. En l’espèce, certains ministres et députés de la majorité (et ce sont ceux-là qui attirent la lumière médiatique) ne sont pas les derniers à cultiver le triptyque : mauvaise foi, provocation voire mensonge qui, et c’est le but recherché, induisent de vives réactions plus ou moins contrôlées.Après un peu plus d’un an d’exercice de mon mandat de députée, je suis critique sur la façon dont est organisé (ou plutôt désorganisé) notre travail à l’Assemblée et sur l’image que nous renvoyons collectivement. Cela entretient l’anti parlementarisme alors que la majorité des parlementaires, de droite comme de gauche, font correctement et honnêtement leur travail. Tout est à revoir : l’examen des textes, l’organisation des temps de réunions et séances, le calendrier des travaux… Au lieu d’instrumentaliser ou de théâtraliser les dysfonctionnements manifestes, le Président de l’Assemblée nationale serait bien inspiré de réunir les présidents des 6 groupes pour « siffler la fin de la récréation » y compris de ses propres troupes. Le buzz entretenu à dessein n’est-il pas le prétexte tout trouvé pour détourner le regard des Français d’une réalité vécue : le chômage, les impôts, l’insécurité…